LE MÉTIER DE PAYSAN·NE EN AMAP
Les partenariats en AMAP entre paysan·ne et mangeur·se permettent d’établir des prix qui se basent sur les charges d’exploitation de la ferme et non pas sur les prix du marché. Cela permet d’assurer au/à la paysan·ne une juste rémunération de son travail et aux mangeur·ses un prix accessible au plus grand nombre. Cette conception du partenariat suppose :
- Une bonne organisation de l’activité agricole : planification des cultures et de la production, choix des espèces et des variétés…
- De la transparence et des qualités relationnelles : faire preuve de pédagogie, bien communiquer sur le quotidien de la ferme, les aléas, les enjeux du monde agricole…
La stabilité du revenu du·de la paysan·ne est assurée même en cas d’aléas climatiques. Le principe de solidarité est au cœur de la Charte des AMAP qui pose comme un des fondamentaux la prise en compte équitable des risques et aléas liés à l’activité agricole. Les amapien·nes peuvent aussi aider ponctuellement le/la paysan·ne en cap de coup durs, de tempête, de grêle… Les AMAP offrent ainsi un environnement social favorable : les amapien·nes sont présent·es pour entourer les paysan·nes, les soutenir, partager des moments conviviaux chaque semaine, etc.
Les AMAP peuvent aider les fermes à aller vers plus de pratiques agro-environnementales car elles contribuent à leur assurer une sécurité financière. Le fait d’être délesté d’une partie du temps de commercialisation est autant de temps et de disponibilité mentale gagnés pour avancer sur des projets d’auto-construction, de mise en place d’infrastructures agroécologiques, de chantier participatif de plantation de haies et de vergers…
Florent Sebban, paysan maraîcher en Essonne, porte-parole du MIRAMAP
Le fonctionnement en AMAP a l’avantage de ne pas mettre les paysan·nes en compétition et de favoriser l’échange et la coopération. Au travers de la mise en réseau assurée par les réseaux locaux d’AMAP, paysans et paysannes ont la possibilité d’échanger, de parler de leurs difficultés, de bénéficier de conseils et de partager des savoirs et savoir-faire entre pairs.
Les engagements en AMAP
Qu’il ou elle soit maraîcher·e, éleveur·se, arboriculteur·rice, paysan·ne boulanger·e…, le ou la paysan·ne en AMAP respecte la Charte des AMAP et s’engage sur trois aspects :
- Économique : livrer à périodicité préétablie des aliments à un prix stable et équitable.
- Éthique : être transparent·e sur ses pratiques agricoles et fournir des aliments frais, sains et variés.
- Social : être présent·e pour la livraison, sensibiliser les amapien·nes adhérents à son métier, organiser des visites de fermes.
LES PAYSAN·NES EN AMAP ET LA BIO
Les paysan·nes en AMAP s’engagent à respecter les fondamentaux de l’agriculture biologique, à savoir une agriculture respectueuse des humains, de l’environnement et de l’animal. Elles et ils sont engagé·es dans une pratique agro-écologique :
- Durable : elle est en rupture avec l’agro-chimie (sans engrais ni pesticides chimiques de synthèse) et toute entreprise d’appropriation mercantile du vivant (sans OGM).
- Diversifiée : elle favorise la biodiversité végétale et animale.
- Adaptée au territoire : elle contribue au maintien et au développement des semences paysannes.
COMMENT DEVENIR PAYSAN·NE EN AMAP ?
Vous avez la possibilité de devenir partenaire d’une ou plusieurs AMAP si vos pratiques et orientations agricoles :
- S’inscrivent dans une démarche d’Agriculture Paysanne
- Respectent la Charte des AMAP
Les réseaux locaux d’AMAP accompagnent les paysan·nes et futur·es paysan·nes en AMAP : découverte du système AMAP, formations aux spécificités du métier ou à la création d’une AMAP, mise en relation avec des AMAP existantes et des paysan·nes expérimenté·es…
Le MIRAMAP est membre du Pôle InPACT et de l’Inter-ONVAR, qui rassemblent des acteurs du développement agricole et rural (on peut citer notamment : Terres de Liens, FADEAR, Réseau CIVAM, Solidarité Paysans, InterAfocg, Accueil Paysan, MRJC, SOL, l’Atelier Paysan, FNAB, RENETA…) unis pour contribuer à une véritable transition agricole. C’est dans la diversité et complémentarité que nos réseaux coordonnent dans les territoires des accompagnements adaptés aux porteur·ses de projets (notamment dans l’enseignement agricole) et paysan·nes en activité.