Cycle d’échanges entre paysan #1 : organiser sa livraison en AMAP

Le 7 février 2022 a eu lieu le tout premier rendez-vous du cycle d’échanges entre paysan·nes en AMAP. Le concept ? Une heure de discussion pour partager son expérience, ses questionnements et ses bonnes pratiques en AMAP. Une occasion pour les participants d’apprendre et d’échanger entre pairs, qu’ils soient paysans en AMAP, porteurs de projet ou en cours d’installation.

Comment mieux organiser sa livraison en AMAP ?

La livraison est un moment fort dans la vie d’un partenariat entre paysan et amapien ; le rituel hebdomadaire qui permet de renforcer les liens et les solidarités dans l’AMAP. Alors comment mieux l’organiser pour que chacun s’y retrouve ? Et comment la rendre plus conviviale pour que les amapien·nes s’y sentent bien ? Des paysan·nes des quatre coins de la France ont partagé leurs expériences pour s’inspirer et s’entraider dans leurs pratiques en AMAP au quotidien.

Questionner ses pratiques de livraison

Pour certain·es, ce temps d’échange a été l’occasion de partager des problèmes concrets pour réfléchir collectivement à des solutions. Clothilde, maraîchère en Seine-et-Marne, a deux AMAP et quatre lieux de distribution, soit deux livraisons le lundi et deux autres le jeudi. Une situation qui lui donne l’impression de faire plus de récolte que de maraichage. Pour Florent, maraîcher en Ile-de-France, le problème s’est aussi posé il y a un an. Depuis, il a décidé de simplifier sa livraison : « On a réduit la production de légumes et on a réussi à passer de 2 à 1 jours de livraison. Ça a changé nos vies dans le sens où maintenant on récolte le vendredi et le reste de la semaine on peut être dans les champs et faire autre chose que récolter ».

A chaque paysan aussi ses astuces pour organiser sa livraison en AMAP, et autant d’idées à faire connaitre. Jérôme, maraîcher et paysan glacier dans les Bouches-du-Rhône, livre l’une des siennes : « Je fais un panier supplémentaire qui sert de panier d’échange. Quand les gens en ont marre des tomates, ils changent par ce qu’ils veulent. Je laisse les légumes qui restent à la personne qui a été responsable de la distribution ». Une technique qui lui permet par la même occasion de voir s’il est temps de changer de légumes pour la prochaine saison… !

Créer du lien et du sens en AMAP

Outre l’organisation logistique de la livraison, la convivialité est une des clés pour rendre la livraison plus riche et créer du lien entre paysan·nes et amapien·nes. Dans l’AMAP de Jérôme, chacun constitue lui-même son panier de légumes – un moment qui permet aux amapien·nes de discuter ensemble et aux enfants de participer. Il ajoute « avec le recul je me rends compte que plus il y a de paysans qui viennent livrer le même point de livraison, plus ça fait du chahut et de l’ambiance ». Tous les 15 jours, l’amapien référent de la distribution organise aussi un apéro « il n’y a pas de frais partagés car chacun y passe ».

Mais comment garder cette convivialité quand, comme Florent, la livraison de ses tisanes ne se fait que deux fois par an dans l’une de ses AMAP ? La petite astuce partagée : faire des dégustations de certains produits pour créer une animation et amener de la gaieté dans l’AMAP.

Et la livraison en AMAP en temps de Covid, on en parle ? Gwen, paysan en Lorraine, explique que cette période a créé un effet file d’attente qui a déshumanisé la livraison. Depuis, il choisit de voir la file d’attente comme le lieu hebdomadaire de l’éducation populaire. « Cette période d’attente où les gens font la queue, c’est le moment de leur parler d’agriculture paysanne, de vie associative, des rôles de référents à reprendre et à faire tourner, de la prochaine AG, des problèmes de production… ».

Des échanges riches, et bien d’autres encore qui n’auront pas pu être retranscris en un seul article ! Nous vous invitons à vous joindre aux discussions pour les découvrir dans leur entièreté. Prochain rendez-vous le 7 mars de 12h à 13h sur la thématique « baisse d’adhérents dans mon AMAP : comment en parler dans mon AMAP, alerter mon référent et trouver les moyens d’augmenter le nombre de contrats ? ».

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