Dans la suite des nombreux projets à moyen-terme (2 ou 3 ans) dans lesquels le MIRAMAP s’est investi auprès d’Urgenci, réseau international des ASC (*), en voici un qui va certainement se démarquer par la taille et l’ambition affichées :
- 7 partenaires principaux (dont Urgenci – https://urgenci.net/french/), chacun amenant des « partenaires tiers » supplémentaires (dont le MIRAMAP via Urgenci), représentant ainsi de nombreux pays d’Europe (voire au-delà) d’ouest en est (du Royaume-Uni à la Roumanie ou encore la Géorgie) et du nord au sud (du Danemark à l’Espagne et l’Italie)…
- Une problématique, a priori d’ordre économique, qui permet d’aborder de façon transversale des enjeux majeurs de nos systèmes nourriciers : transition alimentaire, réduction des inégalités, résilience, écologie, autonomie, relocalisation, solidarité internationale, souveraineté alimentaire…
En effet, ce projet, coordonné par une équipe du CAWR (Centre de Recherche pour l’Agroécologie, l’Eau et la Résilience) de l’Université de Coventry (Royaume-Uni), a pour but d’approfondir les connaissances sur la répartition de la valeur dans les chaînes alimentaires, des producteur·trice·s aux mangeur·se·s, et de proposer, d’expérimenter, des solutions. A l’heure actuelle, si les grandes lignes du projet sont tracées, il reste une phase de quelques mois pour le planifier précisément avec toutes les organisations participantes (choix d’études de cas, méthodologie d’analyse, répartition de la mise en œuvre entre les parties prenantes).
C’est cette phase qui a été entamée le 11 novembre, en visioconférence, lors de la rencontre de lancement : plus d’une quarantaine de participant·e·s, lesquel·le·s ont pu découvrir les contours du projet, exposés par l’équipe du CAWR.
Une répartition des participant·e·s en petits groupes nous a ensuite permis :
- de nous présenter : que l’on soit membre de l’ONG FIAN, du membre géorgien de l’organisation ECVC (Coordination Européenne de la Via Campesina – organisation paysanne internationale), du réseau des AMPI (les ASC (*) tchèques que le MIRAMAP a pu apprendre à connaître ces dernières années via Urgenci), etc.
- d’exprimer nos attentes vis-à-vis du projet : comment généraliser les solutions que l’on porte depuis longtemps localement ? Quelles conditions pour pouvoir avancer vers des circuits-courts vertueux : installation paysanne, accès à la terre, sortir de la « logique du marché global » comme seul système alimentaire envisageable par les institutions économiques, etc. ? Quelles méthodologies pour mieux comprendre la répartition économique dans les chaînes alimentaires ? et ainsi identifier des leviers pour de meilleures rémunérations des producteurs, des prix abordables pour les mangeurs…
- de contribuer au choix des critères de sélection des études de cas qui serviront de base aux analyses. En guise de pistes pour y réfléchir, des partenaires nous ont donné des exemples d’actions en cours, ou imaginées : généralisation des repas bios dans les cantines scolaires à Copenhague, développement de filières autour des protéines végétales, via des cultures adaptées localement…
> Pour en savoir plus sur le centre de recherche du CAWR (en anglais…) : https://www.coventry.ac.uk/research/areas-of-research/agroecology-water-resilience/
> En lien avec le CAWR, des travaux qui valent le coup d’œil (en anglais aussi…) : https://www.coventry.ac.uk/everyday-experts/
Et un clin d’œil : il existe un CSA (*) à Coventry. Il semble que cela soit très inspirant pour un centre de recherche comme le CAWR (créé en 2014) tourné vers le lien entre recherche, tant en science sociale qu’en science naturelle, et pratiques de terrain. -> http://www.fiveacrefarm.org.uk/
François
(*) ASC : initiatives d’Agriculture Soutenue par les Citoyen·ne·s (CSA, dans les pays anglophones, pour Community Supported Agriculture)