– Partage des réflexions en cours sur le développement d’une démarche d’accompagnement collective des AMAP –
Atteindre les objectifs visés par une AMAP en termes d’impacts économiques, sociaux et environnementaux est un défi à relever ! Allier nos forces, s’engager toutes et tous en tant que membre dans « Le Mouvement des AMAP » est indispensable. Cultiver notre « commun » est un art qui s’apprend au contact les uns des autres « entre pairs ». Inspirée de l’expérience de réseaux d’AMAP, des structures de l’agriculture paysanne, de l’éducation populaire et de l’Économie Sociale et Solidaire, une démarche collective se dessine pas à pas.
Des besoins exprimés en termes de repères et d’accompagnement
Les réseaux d’AMAP sont régulièrement sollicités par des adhérent·e·s d’AMAP et/ou par des fermes en AMAP confrontés à des tensions, voire des conflits autour des modalités du partenariat AMAP et plus largement autour du cadre éthique et juridique des AMAP.
Il arrive aussi qu’il n’y ait pas de sollicitations directes mais des échos de tensions locales au sein de l’AMAP, entre AMAP ou encore avec des organisations plus ou moins proches des AMAP.
Pour répondre à ces sollicitations et pour pouvoir intervenir dans un cadre de confiance et de sécurité, les réseaux d’AMAP ont exprimé le besoin d’une mutualisation plus importante autour des repères communs et de la démarche d’accompagnement des AMAP.
Des démarches d’accompagnement plurielles mises en œuvre par les réseaux d’AMAP
L’animation de réseaux a comme objet principal d’accompagner dans de bonnes conditions le « partenariat AMAP » selon les principes de l’éducation populaire (voir la présentation du Livret-repères : Faire vivre la Charte des AMAP : actions d’accompagnement et outils pour agir en réseau).
Des démarches inspirées des évaluations participatives ont été mises en œuvre par les réseaux régionaux d’AMAP et continuent à s’expérimenter de manière plus ou moins formalisées aujourd’hui :
- Des ressources sont mises à disposition (exemple de la page « Cadre éthique et juridique : questionner ses pratiques » réalisé par le réseau des AMAP Ile-de-France)
- Des formations-échanges sont proposées régulièrement (exemple du réseau des AMAP Auvergne-Rhône-Alpes « Éthique et juridique : démêlons la pelote »)
- Un dispositif d’évaluation a été mis en œuvre par Les AMAP de Provence (voir encadré ci-dessous)
En s’appuyant sur ces démarches existantes, l’enjeu est de partager régulièrement via le MIRAMAP les situations rencontrées et la manière de les accompagner pour dessiner des lignes communes et ainsi renforcer la cohésion interne.
Les AMAP de Provence : un Système d’Évaluation Participative (SEP)
CAgETte : la Commission Agricole et Éthique est composée de paysans-conseils et d’amapiens-conseils en AMAP. Elle anime et coordonne la mise en place du dispositif d’évaluation participative :
1. Lancement du Système d’Évaluation Participative à l’initiative de l’AMAP et/ou de la CAgETte : 2 types de questionnaires « paysan » et « amapien » (recueil des avis par un référent ou coordinateur)
2. La visite d’enquête : réunit au moins un paysan-conseil, un amapien-conseil et si possible des tierces personnes
3. La synthèse et les contrats d’objectifs
4. La validation par la CAgETte
5. Suivi et accompagnement dans le temps
Comme tout système d’évaluation participative, le SEP est :
– Ouvert à tous
– Horizontal : nul n’est supérieur dans son rôle de paysan, amapien, bénévole ou salarié
Un seul engagement : respecter la confidentialité des informations, être à l’écoute des différentes pratiques existantes entre les AMAP, respecter les parcours et choix de chacun
Quelle démarche d’accompagnement collective des AMAP mettre en place à l’échelle inter-régionale ?
Que dit la Charte ? La Charte des AMAP intègre, en plus des principes et engagements, l’enjeu d’un « Mouvement vivant en évolution constante » (page 4) :
La démarche générale du Mouvement des AMAP est basée sur les principes de l’éducation populaire : partir de notre boussole, la Charte des AMAP, et l’animation de notre réseau (temps d’échanges, rencontres entre pairs, formations, outils, etc…) pour amener les membres du mouvement à améliorer leurs pratiques et à s’organiser selon les principes d’autonomie, de responsabilité, d’ouverture, et d’horizontalité.
Concrètement, il s’agit de s’appuyer sur « le questionnement », en se raccrochant au réel et aux vécus des personnes et à l’analyse/évaluation des pratiques suscitée par les outils et rencontres mis en place par les réseaux d’AMAP. La mise en place via le MIRAMAP d’un système d’analyse croisée des pratiques d’accompagnement est nécessaire comme espace de régulation et d’allers-retours permanents pour nourrir les analyses, réflexions et repères….
La démarche d’accompagnement à mettre en place devra être « soutenante et éclairante » et appropriable par toutes et tous. Pour ce faire, nos sources d’inspiration sont les évaluations participatives (pratiquées notamment par Nature et Progrès) et la gestion des communs (voir des ressources ici), l’éducation populaire, et le Diag’AP : Diagnostic Agriculture Paysanne, qui est un outil de réflexion permettant aux paysannes et paysans d’estimer comment leurs pratiques se situent dans le cadre de l’Agriculture Paysanne et quelles sont leurs marges de progrès.
Cette démarche d’accompagnement collective à l’échelle inter-régionalle se structure pas à pas, elle s’appuie notamment sur :
- Un 1er outil de diagnostic le « Diag’AMAP »
- La formation des bénévoles et salarié·e·s à l’accompagnement des AMAP
Une formation est prévue en mars 2025 sur l’accompagnement à la régulation des tensions dans les AMAP. D’autres rencontres seront proposées, à suivre !