Mieux comprendre les enjeux de l’élevage paysan et agir collectivement en AMAP

Ressources autour de l’abattage paysan et les menaces sur l’aviculture. Des idées pour agir collectivement en AMAP et en réseaux.

Historiquement les partenariats AMAP ont été créés autour du maraîchage et on assiste depuis plusieurs années au développement de ce qu’on nomme ‘la diversification des partenariats AMAP’ entre groupes d’amapiens et des paysans dits ‘hors maraichage’, avec des contrats fruits, œufs, volaille, viande qui se multiplient*. Les éleveurs sont de plus en plus nombreux en AMAP ! Quelques chiffres de 2018 pour éclairer la situation* : les maraichers représentaient 35% des paysans en AMAP en Ile de France, les éleveurs 30%, les arboriculteurs 10% ; 20% en Aura sont maraichers, 23% d’éleveurs et 11% d’arbo, 22% de maraichers au Pays-Basque, contre 53% d’éleveurs ! Les producteurs d’œufs sont eux aussi de plus en plus nombreux en AMAP.
*https://amapartage.fr/chercher-une-ressource/statistiques-en-amap-rapport-d-enquete-partielle-sur-les-donnees-en-amap-2018-par-miramap-69

Comment bâtir en AMAP des partenariats solides et pérennes respectant la Charte des AMAP avec les éleveurs ? Comment faire vivre concrètement la solidarité qui est au cœur du projet des AMAP ? Comment soutenir plus largement l’élevage paysan et l’aviculture dans nos territoires ?

Agir au quotidien dans la vie de l’AMAP : consolidons les partenariats entre amapiens et éleveurs !

Grâce aux fiches de bonnes questions à se poser réalisées par le réseau des AMAP francilien pour démarrer des partenariats, chaque AMAP, paysans et amapiens, peut les utiliser pour aussi réinterroger les termes de ses contrats en cours pour consolider leurs engagements réciproques.

Cette démarche peut être facilitée lorsque les enjeux et problématiques propres à chaque production et chaque paysan sont portés collectivement.

Et c’est aussi en allant questionner plus largement les défis qui se posent à une filière que les engagements au sein de l’AMAP prendront plus de sens.

Le réseau francilien interpellait dernièrement ses membres dans sa dernière lettre d’info : Ruminants en Ile-de-France : pourquoi il est essentiel de hâter leur retour dans nos paysages ; embarquons pour les questions très particulières de l’abattage paysan, en partageant les travaux menés par le réseau AMAP Aura, pour ensuite aborder les problématiques de l’aviculture fermière.

Abattoirs paysans : Éleveurs, consommateurs : tous engagés !

Il y a deux ans, le Réseau des AMAP Auvergne Rhône-Alpes a engagé un travail de recueil d’expériences et de mobilisations pour le soutien à l’élevage paysan (voir les travaux réalisés). Constatant les problématiques récurrentes que rencontraient les éleveurs concernant l’abattage de leur animaux, le réseau a saisi à bras le corps ces questions en animant en 2020 avec la FADEAR et la Confédération paysanne un groupe de travail en partenariat avec l’ADDEAR 42, Jacques Alvernhe, l’AFAAD autour du thème de l’abattage de proximité. Grâce au travail d’Etienne Signolet-Bigallet, stagiaire pendant 6 mois au Réseau AMAP AuRA, deux documents illustrés ont été réalisés pour sensibiliser et interpeler largement sur les enjeux de l’élevage et de l’abattage de proximité :

Le livret « Récits expériences de paysans et paysannes reprend le témoignage de 8 éleveur.se.s investis dans des projets d’abattoirs paysans.

Éleveurs, consommateurs, tous engagés ! pour une fin digne des animaux : apporte un éclairage de la situation de l’abattage en France et donnant les arguments pour soutenir l’abattage de proximité.

Menaces sur l’élevage de volailles : mobilisons-nous !

Sauve qui poule, le collectif de soutien aux éleveurs de volailles, porté par les AMAP de Vaucluse, tire à nouveau la sonnette d’alarme sur l’urgence de se mobiliser pour soutenir l’aviculture fermière mise à rude épreuve depuis quelques années par le renforcement des normes plus destinées à l’élevage industriel qu’aux petites fermes et par la multiplication des contrôles.
Extrait du message de Sauve qui Poule dans la lettre d’info du Réseau Les AMAP de Provence de novembre :

[…] Depuis 2019, la législation oblige à abattre toutes les volailles dès le premier contrôle positif de salmonelle. […] Et cette année, les paysans-éleveurs en AMAP subissent un double confinement, entre la gestion commerciale rendue difficile humainement et l’obligation de confinement des volailles.
En effet, des cas de grippe aviaire ont été détectés en Corse il y a quelques semaines. Cela a déclenché l’instauration de mesures de protection renforcées, dont l’obligation de confinement ou de pose de filets pour empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages pour tous les élevages commerciaux de volailles et les basses-cours. […]

16 AMAP en PACA se sont réunies en novembre avec des éleveurs pour valider les statuts du Collectif Sauve qui Poule – sellant ainsi une dynamique collective dans le Vaucluse en coordination avec l’Association Nationale de l’Aviculture Fermière Indépendante et Citoyenne, – ANAFIC.
Le réseau des AMAP d’AuRA propose quant-à lui des temps d’échanges entre aviculteurs en AMAP sur le thème ‘Anticiper et gérer un contrôle positif de salmonelle sur ma ferme et avec mon AMAP’. Il partage aussi nombre de ressources pour agir concrètement et collectivement dans son territoire : Menaces sur l’élevage de volaille : mobilisons-nous ! (amap-aura.org)

Autant de ressources et idées pour agir dans son AMAP et dans son territoire à partager largement !

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