Cinq paysans de la Confédération Paysanne ont été violemment interpellés jeudi 5 décembre à la suite d’une action pacifique au Grand Palais à Paris. Une répression qui marque deux poids deux mesures alors que d’autres syndicats agricoles ont dégradé des biens publics sans aucune conséquence.
Cette manifestation visait à dénoncer l’exploitation des paysans par le commerce international. Alors que l’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et les pays du Mercosur a été finalisé, et ce malgré les protestations de paysans depuis mi-novembre, la Confédération Paysanne a souhaité dénoncer les profiteurs de la dérégulation des marchés en dépliant une grande banderole devant la Bourse de Commerce Européenne.
Cette bourse réunissait notamment des géants du négoce mondial de matières premières agricoles tels que Cargill, Bunge, Louis Dreyfus, des vendeurs de pesticides comme Syngenta ou Bayer, des dirigeants syndicaux tels qu’Arnaud Rousseau, patron de la multinationale Avril et président de la FNSEA, ou encore des multinationales de l’agrobusiness comme Coca-Cola. Cette bourse européenne de commerce est le symbole de la dérégulation des marchés qui profite à des multinationales et intermédiaires financiers et mettent en concurrence les paysans du monde entier.
En déployant une banderole « sauvez les paysan·ne·s, mangez un trader », les paysans de la Confédération Paysanne souhaitaient dénoncer ces pratiques commerciales qui se font « au détriment du revenu paysan, de l’accès au foncier, du renouvellement des générations, de la lutte contre le dérèglement climatique et d’une alimentation de qualité ». Face à cette action non violente, la préfecture de police a envoyé la Brav-M alors que les protestataires quittaient les lieux dans le calme. Cinq militants ont été violemment interpellés et deux d’entre eux ont été déférés au tribunal de Paris.
Une situation aberrante que le MIRAMAP trouve intolérable. Nous ne pouvons que dénoncer cette violence injustifiée et être solidaire face à la demande de la Confédération Paysanne de réguler davantage le commerce international afin d’assurer la protection du revenu paysan ici et ailleurs.
Nous soulignons de plus le ‘deux poids deux mesures’ qui semble s’appliquer entre les différents syndicats agricoles : un peu partout en France ces dernières semaines, des permanences parlementaires, des locaux de l’Office Française de la Biodiversité et des bureaux d’associations environnementales ont été dégradés par les membres de la FNSEA et la Coordination Rurale sans aucune conséquence judiciaire. Une différence de traitement que nous déplorons.