Lundi 17 mai dans la plaine de Saint-Péray en Ardèche. Thomas Raoulx ouvre les portes de sa ferme en maraichage bio créée en 2018 à 6 porteurs de projets et 2 paysan.nes déjà installés venus découvrir le système AMAP. Eve, animatrice de l’ADDEAR de l’Ardèche c et Amélie, animatrice du Réseau AMAP Auvergne Rhône-Alpes sont là pour animer cette visite* et les échanges entre petites averses de pluie et soleil printanier au beau milieu des cultures de Thomas.
Si 3 des participants connaissent les AMAP pour avoir été amapien ou même avoir été producteur d’une AMAP en Suisse (on les nomme les ACP : Agriculture Contractuelle de Proximité – voir le réseau FRACP), les 5 autres porteurs de projets présents ont entendu parler des AMAP sans pour autant bien connaitre ce système. Ils viennent chercher des informations pour nourrir leur projet d’installation et de commercialisation ; être partenaire d’une AMAP existante ou susciter la création d’une AMAP autour de leur installation étant une voie possible pour sécuriser et consolider leur projet.
Grace au témoignage de Thomas, les apports d’Amélie qui nourrit les échanges de nombreux retours d’expériences d’autres AMAP, et par le jeu des questions-réponses nous discutons de tous les sujets : Quels sont les fondamentaux des AMAP ? Comment trouver une AMAP ou en créer une ? Quels engagements pour le/la paysan.ne ? Les amapiens ? Comment calculer son prix ? Comment s’organiser ? Planifier ? Quelles conditions réunir pour tisser des partenariats AMAP pérennes ? Quel appui et accompagnement pour être paysan.ne en AMAP de la part du réseau ?
Le témoignage de Thomas, une source d’inspiration
Thomas s’est installé en 2018 sur ces terres communales et quelques mois après son installation il rencontre l’AMAP de Saint-Péray dont le partenariat avec leur maraicher s’arrêtait (il venait de loin et avait un projet de magasin de producteurs proche de chez lui). Cette rencontre tombe à pic pour Thomas et rapidement, il peut livrer chaque semaine des paniers à 20 adhérents. Il nous explique l’importance de ce partenariat pour sa ferme : en termes de sécurisation de ses revenus (1/3 de son CA) et avances de trésorerie en début de saison, des coups de mains pour monter ses serres ou planter des poireaux qui permettant aux amapiens de bien prendre conscience du travail à faire pour produire leurs légumes. Si la première année il avait une certaine pression pour assurer des paniers diversifiés chaque semaine, aujourd’hui avec l’expérience acquise, les livraisons sont aujourd’hui des moments où il prend le temps d’échanger sereinement avec les amapiens. Avec l’AMAP, il se sent davantage lui-même que lorsqu’il est vend sur le marché où il doit gérer la caisse, la relation client… Thomas nous parle des réunions de coordination mensuelles de l’AMAP et des AG – moment important pour cultiver la transparence : faire le bilan de l’année sur les engagements réciproques et les contrats, la vie de la ferme, donner des informations sur les pratiques agricoles et aussi sur les résultats économiques de la ferme.
Mobiliser les ressources du réseau d’AMAP pour s’installer en AMAP
Thomas aimerait pouvoir fournir davantage de contrats (doubler ou tripler le nombre d’adhérents ?). On discute alors du rôle des bénévoles de l’AMAP pour trouver de nouveaux adhérents dans un territoire assez dense en population et en quoi le réseau des AMAP peut venir les appuyer dans leurs besoins. Nous discutons ‘prix des paniers’ et des différentes méthodes pour définir un prix juste et rémunérateur et comment réévaluer ses prix aussi pour permettre une viabilité économique d’une ferme après l’installation ! Se pose aussi la question de comment créer une AMAP quand on s’installe et notamment en milieu rural dans la montagne ardéchoise où il y a peu d’habitants, des jardins, des canaux de commercialisation des produits locaux existants et où le système AMAP n’est pas connu ou mal connu. Pas si simple, mais les expériences de nombreuses AMAP en milieu rural montrent que c’est possible ! Et le réseau peut être d’une grande aide pour impulser et alimenter une dynamique locale en s’appuyant sur les ressources collectives mutualisées dans le mouvement des AMAP.
Cette après-midi a été riche en rencontres et en échanges. Chacun semble être reparti avec de nombreuses pistes pour nourrir son projet d’installation, et surtout en sachant qu’il peut compter sur l’ADDEAR et le réseau des AMAP AuRA pour s’installer en AMAP !
Le 19.05.2021
Magali J., animatrice au MIRAMAP et aussi porteur de projet à l’installation en Ardèche
Pour aller plus loin :
- La Charte des AMAP
- La BD : Paysan en AMAP, pourquoi pas moi ?
- Les coordonnées et la boite à outils du réseau AMAP AuRA
* Visite organisée par l’ADDEAR de l’Ardèche et le Réseau AMAP AuRA. Ce projet bénéficie d’un financement de l’ETAT dans le cadre du dispositif AITA sur Auvergne-Rhône-Alpes
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