Ce séminaire de deux jours a rassemblé une centaine de paysans, élus, organismes agricoles, chercheurs, vétérinaires, mangeurs autour de l’abattage de proximité comme enjeu pour le maintien et le développement de pratiques d’élevage durable sur les territoires.
A de nombreuses reprises, il a été rappelé que dans une perspective de démocratie alimentaire, l’implication des mangeurs devait être pleine et entière aux côtés des éleveurs et des collectivités pour trouver des solutions pérennes et porter collectivement la responsabilité d’une amélioration des pratiques d’élevage.
L’énergie des participants, la multitude de groupes sur l’ensemble du territoire portant des réflexions, initiatives, projets en cours autour de l’abattage de proximité témoigne d’un engouement fort sur les territoires sur cette question.
La loi EGALIM et les services actuels de la Direction Générale de l’Alimentation voient d’un œil favorable le développement de ces initiatives dans les années à venir.
Chaque projet nécessite un temps long de maturation et d’accompagnement, mais les premiers projets ont vraiment eu le rôle de défricheur, et on peut espérer que les suivants auront plus de facilité à mener à bien leur développement.
C’est le cas de la création de petites unités mobiles sous forme de caisson pour effectuer l’abattage à la ferme (étourdissement et saignée) adossée ensuite à une structure fixe à moins de 2H de route pour l’éviscération et la dépouille de la carcasse.
Tous s’accordaient également sur la quasi obligation d’être appuyée par une collectivité pour la réalisation du projet (mise à disposition de terrain, recherche de financement, investissement public). Dans la même lignée des AMAP, la recherche de souveraineté alimentaire passe nécessairement par une reprise en main collective des outils de production et de transformation y compris des abattoirs par les paysans avec l’appui des mangeurs.
Le Réseau AMAP AURA bénéficie d’un financement ARPIDA* pour répertorier les initiatives d’abattoir sur les territoires et venir compléter le travail initié par la Conf nationale et la FADEAR pour arriver en 2020 à une carte interactive avec descriptif de chaque projet et un contact pour diffusion au plus grand nombre.
Les AMAP peuvent être un acteur de ces projets, et les réseaux d’AMAP peuvent les suivre, ou les accompagner sur les territoires. Si vous souhaitez plus d’information ou être destinataires des comptes-rendus des ateliers, N’hésitez pas à vous faire connaître : coordination@amap-aura.org.
Le 15.12.2019
Jean-François Baudin, Olivier Coche, Christian Jouffre, Amélie Charvériat, du Réseau AMAP AuRA
*ARPIDA : Animation Régionale des Partenariats pour l’Innovation et le Développement Agricole
Crédits photo Andréa Blanchin