Communiqué de presse de la Confédération Paysanne
Fin du découplage des aides PAC !
OMC dégage de notre agriculture !
La deuxième revendication que la Confédération paysanne portera, au cours des caravanes européennes « Good Food, Good Farming », est le soutien significatif aux productions soumises à des contraintes naturelles, aux productions fragilisées dont la production laitière, ovine, bovin viande et de fruits et légumes.
Depuis 1992, la baisse des prix agricoles ne fournissant plus un revenu aux paysans, les aides agricoles ont été mises en place et progressivement découplées de la production, sous la pression de l’organisation mondiale du commerce (OMC). La disparition des aides couplées continue et la commission européenne propose un couplage maximum de 10% des aides du 1er pilier aux productions fragilisées pour 2014. Ce couplage peut dépasser 10% sur dérogation.
Pour favoriser l’emploi paysan et une agriculture diversifiée sur tout le territoire, un ciblage maximum des aides aux productions est nécessaire. Ces aides couplées devront être significatives, plafonnées à un nombre d’hectare ou d’UGB (unité de gros bovin) par actif, pour soutenir les petites et moyennes fermes et limiter les rentes cumulatives. La Confédération paysanne revendique un recouplage maximum, supérieur à 10% des aides aux productions fragilisées ! Cette dérogation se justifie par leurs intérêts environnementaux, territoriaux et sociaux.
La production de fruits et légumes est très fragilisée par la concurrence mondiale et en régression forte. Pourtant, elle est créatrice d’un chiffre d’affaire élevé, 17% du chiffre d’affaire agricole, et ne reçoit que 3% des soutiens. Pour faire face aux enjeux alimentaires, la Confédération paysanne propose une aide couplée de 2000 euro/ha plafonnée à 5 ha.
L’élevage est nécessaire à la valorisation de nos prairies, à la vie des paysages et à la structuration des territoires. L’ouverture des marchés, l’abandon des outils de régulation, le découplage des aides, la spécialisation en bassin de production, provoquent au niveau européen le déclin des productions bovines et ovines. Pour y mettre fin, une politique globale de l’élevage s’impose. La Confédération paysanne propose la mise en œuvre d’une Prime au Maintien des Troupeaux de Ruminants (PMTR) plafonnée par actif et totalement couplée à la production (calculée à l’UGB). Cette prime devrait se substituer à toutes les aides animales actuelles et en particulier à la PMTVA. L’aide serait conditionnée sur base de limitations du chargement, bonifiée sur base de l’autonomie fourragère de la ferme et pour les naisseurs-engraisseurs.
La conditionnalité des aides PAC devrait œuvrer à la préservation des ressources et de la biodiversité. Sa mise en œuvre actuelle doit être modifiée car elle conduit à la standardisation et à la spécialisation des systèmes et des fermes.
Les paiements PAC, provenant de l’argent public, doivent avoir une légitimité et contribuer à une agriculture d’utilité publique, multifonctionnelle, avec de nombreux paysans. L’agriculture doit sortir de l’OMC, ne plus être soumise au découplage des aides et à la concurrence mondiale.
Contacts
Christian ROQUEIROL, Secrétaire national en charge du dossier PAC, 06.72.68.45.40
Philippe COLLIN, Porte-parole, 06.76.41.07.18