C’est la cessation d’activité d’un arboriculteur en AMAP qui a entraîné en décembre 2015, la création de « Terre de Rivières », association foncière citoyenne, suite à une lutte menée par le réseau des AMAP du Tarn ; celui-ci a réussi à modifier la destinée des terres de ce paysan, préemptées par la SAFER locale, qui prévoyait de les revendre à un maïsiculteur en extension de surface, lequel aurait arraché les arbres du verger bio et déversé force nitrates et pesticides pour produire, en bénéficiant naturellement des primes européennes.
Habituellement, c’est l’association Terre de Liens qui se charge depuis 2003, sur sollicitation de groupes de citoyens, d’acquérir du foncier agricole afin d’en assurer la préservation à long terme par un usage écologique et responsable. Le réseau des AMAP du Tarn l’a bien sollicitée, mais faute de moyens humains, Terre de Liens Midi-Pyrénées a décliné cette demande et lui a proposé en compensation de réaliser l’achat collectif par lui même, en l’accompagnant et le guidant. C’est une première expérience d’essaimage pour Terre de Liens. Sa réussite ouvrira la voie pour d’autres projets qui peuvent être un formidable levier pour son action salutaire sur la préservation des terres fertiles.
Par ailleurs, le réseau était conscient que la réussite d’une politique alimentaire territoriale nécessitait l’engagement des élus et des collectivités locales. Or, au travers de sa couveuse d’activités en maraîchage biologique « l’Essor maraîcher », la communauté de communes de Tarn & Dadou accompagne déjà depuis 3 ans, des maraîchers dans leur formation professionnelle ; aider un jeune maraîcher à s’installer de manière pérenne sur son territoire est la suite logique de ses engagements, même s’il n’est pas exigé que le ou la candidat(e) sorte de « l’essor maraîcher » ; le projet d’achat collectif des trois hectares sur la commune de Rivières,par une association foncière citoyenne avait du sens pour la communauté de communes et elle fait un travail majeur d’animation de territoire, relayée d’ailleurs par la mairie de Rivières, qui agit efficacement pour dégager un terrain constructible permettant l’édification d’un bâtiment agricole proche de la parcelle concernée.
Ainsi, pour la première fois sur ce territoire, des élus, des citoyens réunis en associations, des organisations professionnelles agricoles s’entraident et conduisent ensemble un projet d’achat collectif de terre afin d’installer un maraîcher en agro-écologie. Favoriser une consommation solidaire, responsable, en circuit court, pour des mangeurs conscients de leur droit à la souveraineté alimentaire, permet en même temps une relocalisation de l’économie.
La notion de « souveraineté alimentaire » peut être envisagée comme un processus de transformation qui vise à re-créer un espace démocratique et à régénérer la diversité des systèmes alimentaires autonomes fondés sur l’équité, la justice sociale et la durabilité écologique.(Michel Pimbert (2012). Souveraineté alimentaire et systèmes alimentaires autonomes. IIED, Londres.)
Pour aller plus loin :
Si vous trouvez aussi que ce projet a du sens envoyez nous un mail d’encouragement à terrederivieres@gmail.com
Pour 5 € vous pouvez adhérer à l’association et être tenu au courant de l’avancement du projet.
Le bulletin d’adhésion est sur le site http://www.terrederivieres.fr.
Enfin si vous payez des impôts, n’hésitez pas à inviter l’argent public à participer avec vous à ce projet généreux, puisque les dons se font pour « terre de Rivières » via la fondation Terre de liens et sont défiscalisés à 66 %.
Sur le site http://www.terrederivieres.fr, il suffit d’ouvrir la page “Donner” et suivre le lien du cœur !
Didier Loufrani
porte parole du réseau des AMAP du Tarn, administrateur de « terre de Rivières »